top of page
Ollier3.jpg

A LA UNE

Grand Entretien

Patrick Ollier, ancien Ministre, Président de la Métropole
du Grand Paris et Maire de Rueil-Malmaison

Plus de 6 mois après le vif succès des Jeux Olympiques et Paralympiques qui ont fait rayonner la capitale durant les semaines de compétition, le Président de la Métropole du Grand Paris revient pour Territoires Durables Magazine sur les enjeux en matière d’héritage que lègue cet événement pour la postérité. Pour celui qui est également Maire de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), cet entretien est aussi l'occasion d’évoquer certains défis environnementaux auxquels font face la Métropole et ses habitants, notamment en matière de qualité de l'air et de risque face aux inondations.

Ollier2.jpg

« la Métropole a joué un
rôle structurant et a largement participé au formidable succès des Jeux de Paris 2024 »

Le Centre Aquatique Olympique (CAO) construit sous la maîtrise d’ouvrage de la MGP a été le fleuron des équipements sportifs pour les Jeux de Paris en 2024. Dans quelle mesure va-t-il bénéficier aux habitants en héritage ? 

En mobilisant plus de 215 millions d’euros, la Métropole a joué un rôle structurant et a largement participé au formidable succès des Jeux de Paris 2024. Parmi les équipements spécialement construits pour l’occasion, le Centre Aquatique Olympique, ouvrage magnifique, a accueilli les épreuves olympiques de plongeon, de natation artistique et de water-polo ainsi que les entrai­nements de la para-natation pendant les Jeux Paralympiques. Au-delà d’être un projet architectural techniquement avancé qui se distingue par sa haute qualité environnementale, le CAO est surtout un équipement durable, qui profitera dès mi-2025 aux Métro­politains en héritage. Car ce qui importe, c’est bien de laisser une trace dans l’Histoire de la Métropole et de faire de ce lieu un espace de rencontres et de pratique sportive pour tous. Thomas Bach, Président du Comité International Olympique, nous a par ailleurs donné l’autorisation d’usage des anneaux olympiques, visibles sur les façades du bâtiment lors de son ouverture au public en juin prochain. D’ici là, nous travaillons pour faire évoluer le CAO en un véritable lieu de vie.

L’offre de natation sera complétée afin d’accueillir notamment les scolaires de la ville de Saint-Denis, des résidents d’Ehpad et des familles du territoire et au-delà. Des activités supplémentaires sont aussi prévues, telles une salle d’escalade de 1 000 m2 gérée par notre partenaire Arkose, des terrains de tennis-padel, un centre de fitness ainsi qu’un lieu de restauration approvisionné en produits frais et locaux. Le CAO continuera aussi à rayonner sur la sphère internationale de haut niveau en devenant le pôle de résidence de la Fédération Française de Natation et accueillera les Cham­pion­nats d’Europe de Natation en 2026, ce dont nous sommes très fiers. 

Enfin, il ne faut pas oublier que cet ouvrage a été construit en même temps qu’une passerelle de franchissement piéton et cycles de 100 mètres de long et 20 mètres de large, afin de le relier au Stade de France et d’y créer par la même occasion un tout nouveau quartier mixte et animé, la ZAC de la Plaine Saulnier. Cet aménagement participe à reconvertir le site olympique, à désenclaver une zone désormais articulée avec le centre de Saint-Denis et ainsi répondre aux besoins des métropolitains.

Quels sont les enjeux portés par la compétence en matière de gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (GeMAPI) de la Métropole ? Comment vous donnez-vous les moyens d’agir pour l’exercer pleinement ? 

En raison du réchauffement clima­tique, les communes sont de plus en plus touchées par des phénomènes d’inondation qui s’intensifient, avec des répercussions immédiates sur les cours d’eau et certaines nappes souterraines. Le dispositif GeMAPI a notamment permis de financer des études stratégiques, des travaux sur les écosystèmes aquatiques ou la réouverture et la renaturation de cours d’eau ensevelis, à l’image de certains tronçons de la Bièvre, du vallon du Sausset à Tremblay-en-France ou encore de la confluence entre la Seine et l’Yerres à Villeneuve-Saint-Georges, pour ne citer qu’eux. Par ailleurs, ce programme nous permet d’engager l’entretien et la réhabilitation des ouvrages de défense contre les crues, ainsi que des actions de prévention et de gestion des risques d’inondation, dont la remise en état de 61 km de digues.

Depuis 2028, la Métropole exerce sa compétence GeMAPI, en levant la taxe du même nom sur son périmètre. Durant la première année de son exercice en 2019, son montant a été fixé à 3 millions d’euros, prélevés sur la taxe foncière, la taxe d’habitation et la cotisation foncière des entreprises du territoire. Pour l’année en cours, elle atteint 30 millions d’euros.
En complément de quoi, la Métropole, pour amplifier encore et accélérer ses actions, a contracté un emprunt de 34 millions d’euros sous forme d’un Aqua Prêt auprès de la Banque des Territoires, avec une durée d’amortissement de 60 ans.

Surtout, ces actions dans le cadre de la GeMAPI s’articulent avec les autres démarches entreprises par la Métropole, tout particulièrement celles liées aux instances de bassin. En 2021, la Métropole a intégré Seine Grands Lacs, un Établissement Public Territorial de Bassin (EPTB) que je préside. Avec ce partenariat, nous allons pouvoir réellement changer de braquet pour prévenir les inondations et continuer à mobiliser les collecti­vités franciliennes, notamment dans le cadre du programme d’action prévention inondations (PAPI) 2023-2029, qui rassemble 62 maîtres d’ouvrages. Parmi les actions phare du PAPI, il y a la lutte contre les inondations par le développement accéléré des Zones d’expansion de crues (ZEC) qui constituent une solution naturelle de stockage et de ralentissement des crues ainsi que les actions d’acquisition de protection amovible et de réhabilitation des digues.

 

Depuis le 1er janvier, de nouvelles mesures restreignent la circulation des véhicules à vignette Crit'Air 3 au sein de la Métropole. Vous avez annoncé il y a peu une série de mesures pour faciliter la mise en œuvre de la zone à faibles émissions (ZFE). Pouvez-vous détailler ces dispositifs et expliquer en quoi la ZFE est un outil au service de la santé des Métropolitains ?

Conformément à la loi Climat et résilience de juin 2019, la Métropole a mis en place au 1er janvier un renforcement de sa ZFE, qui est, je le rappelle, une mesure de santé publique visant à améliorer la qualité de l’air respiré par les habitants. Au titre du pouvoir de police qui m’est dévolu, j’ai décidé d’instaurer toute une série de mesures pour mettre en place progressivement cette nouvelle étape de la ZFE, applicable les jours de semaine entre 8 h et 20 h.
À cet égard, l’année 2025 fera office de période dite pédagogique, durant laquelle aucune sanction ne sera appliquée et ce jusqu’au 31 décembre.

À l’issue d’une consultation publique, le « pass ZFE 24 heures » a été allongé de 12 à 24 jours, permettant ainsi aux automobilistes de circuler durant 139 journées pleines par an sur simple inscription préalable. Et pour aider les professionnels à continuer de circuler au sein de la Métropole et pratiquer leur activité, nous avons créé 22 catégories de dérogations pour une durée d’un à trois ans. Grâce à ce paquet de mesures, nous pouvons tenir compte à la fois de la nécessité d’appropriation de la mesure pour tous et des contraintes opérationnelles que subit la Métro­pole.

En effet, entre l’absence de contrôle sanction auto­matisé avant 2026, la forte diminution des aides de l’État pour l’achat et le renouvellement d’un véhicule propre ou encore le retour effectif d’un prêt à taux zéro suite à la récente suppression par le gouvernement de la prime à la conversion (qui réduit significativement le bonus écologique, ndlr), nous regrettons des décisions politiques qui compromettent directement les mesures engagées et fragilisent les ménages les plus modestes.

Retrouvez cet article dans le magazine

Territoires Durables

A lire également...

bottom of page